Le Dépositaire infidèle
Grâce aux filles de Mémoire,
J’ai chanté des animaux ;
Peut-être d’autres héros
M’auraient acquis moins de gloire.
Grâce aux filles de Mémoire,
J’ai chanté des animaux ;
Peut-être d’autres héros
M’auraient acquis moins de gloire.
La Mort ne surprend point le sage :
Il est toujours prêt à partir,
S’étant su lui-même avertir
Du temps où l’on se doit résoudre à ce passage.
Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en moments,
Il n’en est point qu’il ne comprenne
Jamais auprès des fous ne te mets à portée :
Je ne te puis donner un plus sage conseil.
Il n’est enseignement pareil
À celui-là de fuir une tête éventée.
On en voit souvent dans les cours :
On rencontre sa destinée
Souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter.
Un père eut pour toute lignée
Un fils qu’il aima trop, jusque à consulter
Sur le sort de sa géniture,
Les diseurs de bonne aventure.
Un de ces gens lui dit, que des Lions sur tout
Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent
Une Huître, que le flot y venait d’apporter :
Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;
À l’égard de la dent il fallut contester.
L’un se baissait déjà pour amasser la proie ;