Le Villageois et le Serpent
Ésope conte qu’un manant,
Charitable autant que peu sage,
Un jour d’hiver se promenant
À l’entour de son héritage,
Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
Ésope conte qu’un manant,
Charitable autant que peu sage,
Un jour d’hiver se promenant
À l’entour de son héritage,
Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
Les grands, pour la plupart, sont masques de théâtre ;
Leur apparence impose au vulgaire idolâtre.
L’Âne n’en sait juger que par ce qu’il en voit.
Le Renard au contraire, à fond les examine,
Les tourne de tout sens ; et quand il s’aperçoit
Un Paon muait ; un Geai prit son plumage ;
Puis après se l’accommoda ;
Puis parmi d’autres Paons tout fier se panada,
Un Cerf, à la faveur d’une vigne fort haute,
Et telle qu’on en voit en de certains climats,
S’étant mis à couvert et sauvé du trépas,
Au fond d’un antre sauvage,
Un Satyre et ses enfants
Allaient manger leur potage
Et prendre l’écuelle aux dents.
On les eût vus sur la mousse
Lui, sa femme, et maint petit :