Le Berger et le Roi
Deux démons à leur gré partagent notre vie,
Et de son patrimoine ont chassé la raison.
Je ne vois point de cœur qui ne leur sacrifie.
Deux démons à leur gré partagent notre vie,
Et de son patrimoine ont chassé la raison.
Je ne vois point de cœur qui ne leur sacrifie.
Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux ;
Ces deux Divinités n’accordent à nos vœux
Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquille,
Des soucis dévorans c’est l’éternel asile,
Véritables Vautours que le fils de Japet
Représente enchaîné sur son triste sommet.
Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Le Phaéton d’une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin
De tout humain secours : c’était à la campagne
On conte qu’un Serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage