Le Milan et le Rossignol
Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l’alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l’alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d’un long cou :
Il côtoyait une rivière.
Quoi ? toujours il me manquera
Quelqu’un de ce peuple imbécile !
Toujours le loup m’en gobera !
J’aurai beau les compter. Ils étaient plus de mille,
Et m’ont laissé ravir notre pauvre Robin ;
Robin mouton, qui par la ville
Quatre animaux divers, le Chat grippe-fromage,
Triste-oiseau le Hibou, ronge-maille le Rat,
Dame Belette au long corsage,
Toutes gens d’esprit scélérat,
Mars autrefois mit tout l’air en émeute.
Certain sujet fit naître la dispute
Chez les oiseaux ; non ceux que le Printemps
Mène à sa Cour, et qui, sous la feuillée,
Par leur exemple et leurs sons éclatants
Font que Vénus est en nous réveillée ;