J’ai lu chez un conteur de Fables,
Qu’un second Rodilard, l’Alexandre des Chats,
L’Attila, le fléau des Rats,
Rendait ces derniers misérables :
J’ai lu, dis-je, en certain auteur,
Que ce Chat exterminateur,
Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde :
Borée et le Soleil virent un voyageur
Qui s’était muni par bonheur
Contre le mauvais temps. On entrait dans l’automne,
Quand la précaution aux voyageurs est bonne :
Il pleut ; le soleil luit ; et l’écharpe d’Iris
Chacun a son défaut où toujours il revient :
Honte ni peur n’y remédie.
Sur ce propos, d’un conte il me souvient :
Je ne dis rien que je n’appuie
De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus
D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être soldat
À qui le soldat porte envie.
Certain Renard voulut, dit-on,
Se faire loup. Eh ! qui peut dire
Compère le Renard se mit un jour en frais,
Et retint à dîner commère la Cigogne.
Le régal fut petit, et sans beaucoup d’apprêts ;
Le galant pour toute besogne
Le Roi des animaux se mit un jour en tête
De giboyer. Il célébrait sa fête.
Le gibier du Lion ce ne sont pas moineaux ;
Mais beaux et bons Sangliers, Daims et Cerfs bons et beaux.