C’est du séjour des Dieux que les abeilles viennent.
Les premières, dit-on, s’en allèrent loger
Au mont Hymette, et se gorger
Des trésors qu’en ces lieux les zéphyrs entretiennent.
Quand on eut des palais de ces filles du Ciel
Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux ;
Ces deux Divinités n’accordent à nos vœux
Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquille,
Des soucis dévorans c’est l’éternel asile,
Véritables Vautours que le fils de Japet
Représente enchaîné sur son triste sommet.
Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
On conte qu’un Serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage