Le Trésor, et les deux Hommes
Un Homme n’ayant plus ni crédit, ni ressource,
Et logeant le diable en sa bourse,
C’est-à-dire n’y logeant rien,
S’imagina qu’il ferait bien
De se pendre, et finir lui-même sa misère,
Un Homme n’ayant plus ni crédit, ni ressource,
Et logeant le diable en sa bourse,
C’est-à-dire n’y logeant rien,
S’imagina qu’il ferait bien
De se pendre, et finir lui-même sa misère,
Je ne vois point de créature
Se comporter modérément.
Il est certain tempérament
Que le Maître de la nature
Veut que l’on garde en tout. Le fait-on ? nullement :
Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère,
Le blé, riche présent de la blonde Cérès,
Grâce aux filles de Mémoire,
J’ai chanté des animaux ;
Peut-être d’autres héros
M’auraient acquis moins de gloire.
Jamais auprès des fous ne te mets à portée :
Je ne te puis donner un plus sage conseil.
Il n’est enseignement pareil
À celui-là de fuir une tête éventée.
On en voit souvent dans les cours :
Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent
Une Huître, que le flot y venait d’apporter :
Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;
À l’égard de la dent il fallut contester.
L’un se baissait déjà pour amasser la proie ;