L’Âne et ses Maîtres
L’Âne d’un jardinier se plaignait au Destin
De ce qu’on le faisait lever devant l’aurore.
« Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encore.
L’Âne d’un jardinier se plaignait au Destin
De ce qu’on le faisait lever devant l’aurore.
« Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encore.
Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce :
Jamais un lourdaud, quoi qu’il fasse,
De la peau du Lion l’Âne s’étant vêtu,
Était craint par tout à la ronde ;
Et bien qu’animal sans vertu,
Il faisait trembler tout le monde.
En ce monde il se faut l’un l’autre secourir :
Si ton voisin vient à mourir,
C’est sur toi que le fardeau tombe.
Un Âne accompagnait un Cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.
Il pria le Cheval de l’aider quelque peu ;
Un Ânier, son Sceptre à la main,
Menait en Empereur Romain
Deux Coursiers à longues oreilles.
L’un d’éponges chargé marchait comme un Courrier ;
Lire la suite de la fable: L’Âne chargé d’éponges et l’Âne chargé de sel