La Laitière et le Pot au lait
Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait
Bien posé sur un coussinet,
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue, elle allait à grands pas ;
Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait
Bien posé sur un coussinet,
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue, elle allait à grands pas ;
L’Aigle avait ses petits au haut d’un arbre creux.
La Laie au pied, la Chatte entre les deux ;
Et sans s’incommoder, moyennant ce partage,
Mères et nourrissons faisaient leur tripotage.
La Chatte détruisit par sa fourbe l’accord.
De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.
Lorsque le genre humain de gland se contentait,
Âne, cheval, et mule, aux forêts habitait ;
Et l’on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,
Tant de selles et tant de bâts,
Tant de harnois pour les combats,
Tant de chaises, tant de carrosses ;
Lire la suite de la fable: Le Cheval s’étant voulu venger du Cerf
Mère Lionne avait perdu son fan :
Un chasseur l’avait pris. La pauvre infortunée
Poussait un tel rugissement
On ne peut trop louer trois sortes de personnes ;
Les Dieux, sa Maîtresse, et son Roi.
Malherbe le disait : j’y souscris quant à moi :
Ce sont maximes toujours bonnes.
Autrefois Progné l’hirondelle,
De sa demeure s’écarta,
Et loin des villes s’emporta
Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle.
« Ma sœur, lui dit Progné, comment vous portez-vous ?
Voici tantôt mille ans que l’on ne vous a vue :
Je ne me souviens point que vous soyez venue,
Un mari fort amoureux,
Fort amoureux de sa femme,
Bien qu’il fût jouissant se croyait malheureux.
Jamais oeillade de la dame,
Pour un Âne enlevé deux voleurs se battaient :
L’un voulait le garder ; l’autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Il se faut entraider, c’est la loi de nature.
L’Âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua ;
Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du Chien,
Gravement, sans songer à rien ;
Que le bon soit toujours camarade du beau,
Dès demain je chercherai femme ;
Mais comme le divorce entre eux n’est pas nouveau,
Et que peu de beaux corps, hôtes d’une belle âme,