Belphégor
Un jour Satan, Monarque des enfers,
Faisait passer ses Sujets en revue.
Là confondus tous les états divers,
Un jour Satan, Monarque des enfers,
Faisait passer ses Sujets en revue.
Là confondus tous les états divers,
Un Mort s’en allait tristement
S’emparer de son dernier gîte ;
Un Curé s’en allait gaiement
Enterrer ce mort au plus vite.
Notre défunt était en carrosse porté,
Bien et dûment empaqueté ;
Jupiter eut un fils qui se sentant du lieu
Dont il tirait son origine
Avait l’âme toute divine.
Le Buisson, le Canard, et la Chauve-Souris,
Voyant tous trois qu’en leur pays
Ils faisaient petite fortune,
Vont trafiquer au loin, et font bourse commune.
Ils avaient des comptoirs, des facteurs, des agents
Non moins soigneux qu’intelligents,
Lire la suite de la fable: La Chauve-Souris, le Buisson et le Canard
Le Chêne un jour dit au Roseau :
Vous avez bien sujet d’accuser la Nature.
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Il n’était point d’étang dans tout le voisinage
Qu’un Cormoran n’eût mis à contribution :
Viviers et réservoirs lui payaient pension.
Sa cuisine allait bien : mais, lorsque le long âge
Trois Saints également jaloux de leur salut,
Portés d’un même esprit, tendaient à même but.
Ils s’y prirent tous trois par des routes diverses.
Lire la suite de la fable: Le Juge arbitre, l’Hospitalier et le Solitaire
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
Une Souris tomba du bec d’un Chat-Huant :
Je ne l’eusse pas ramassée ;
Mais un Bramin le fit : je le crois aisément ;
Chaque pays a sa pensée.
La Souris était fort froissée.
Certain Fou poursuivait à coups de pierre un Sage.
Le Sage se retourne, et lui dit : Mon ami,
C’est fort bien fait à toi ; reçois cet écu-ci :
Tu fatigues assez pour gagner davantage.
Toute peine, dit-on, est digne de loyer.