Le Lion amoureux
Sévigné, de qui les attraits
Servent aux grâces de modèle,
Et qui naquîtes toute belle,
Sévigné, de qui les attraits
Servent aux grâces de modèle,
Et qui naquîtes toute belle,
La perte d’un époux ne va point sans soupirs :
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.
Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;
Le Temps ramène les plaisirs.
Entre la Veuve d’une année
Et la Veuve d’une journée
La différence est grande : on ne croirait jamais
Aux noces d’un tyran tout le peuple en liesse
Noyait son souci dans les pots.
Ésope seul trouvait que les gens étaient sots
De témoigner tant d’allégresse.
Le Soleil, disait-il, eut dessein autrefois
De songer à l’hyménée.
Le monde n’a jamais manqué de Charlatans.
Cette science de tout temps
Fut en Professeurs très fertile.
Tantôt l’un en Théâtre affronte l’Achéron :
Et l’autre affiche par la Ville
Qu’il est un Passe-Cicéron.
Il était une Vieille ayant deux chambrières :
Elles filaient si bien que les soeurs filandières
Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci.
La Vieille n’avait point de plus pressant souci
Que de distribuer aux Servantes leur tâche.