Le Lion malade et le Renard
De par le Roi des animaux,
Qui dans son antre était malade,
Fut fait savoir à ses vassaux
Que chaque espèce en ambassade
De par le Roi des animaux,
Qui dans son antre était malade,
Fut fait savoir à ses vassaux
Que chaque espèce en ambassade
Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s’engeigne soi-même.
J’ai regret que ce mot soit trop vieux aujourd’hui ;
Il m’a toujours semblé d’une énergie extrême.
Mais afin d’en venir au dessein que j’ai pris,
Un Rat plein d’embonpoint, gras, et des mieux nourris,
Les injustices des pervers
Servent souvent d’excuse aux nôtres.
Telle est la loi de l’Univers :
Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres.
Un manant au miroir prenait des oisillons.
Le fantôme brillant attire une Alouette :
Lire la suite de la fable: L’Oiseleur, l’Autour et l’Alouette
Chacun se trompe ici-bas :
On voit courir après l’ombre
Tant de fous qu’on n’en sait pas
La plupart du temps le nombre.
Au Chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.
Lire la suite de la fable: Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre
Toute puissance est faible, à moins que d’être unie.
Écoutez là-dessus l’esclave de Phrygie.
Si j’ajoute du mien à son invention,
C’est pour peindre nos mœurs, et non point par envie ;
Je suis trop au-dessous de cette ambition.