Le Loup et le Renard
D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être soldat
À qui le soldat porte envie.
Certain Renard voulut, dit-on,
Se faire loup. Eh ! qui peut dire
D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être soldat
À qui le soldat porte envie.
Certain Renard voulut, dit-on,
Se faire loup. Eh ! qui peut dire
Un Renard, jeune encore, quoique des plus madrés,
Vit le premier cheval qu’il eût vu de sa vie.
Il dit à certain Loup, franc novice : « Accourez,
Dès que les chèvres ont brouté,
Certain esprit de liberté
Leur fait chercher fortune : elles vont en voyage
Un Homme accumulait. On sait que cette erreur
Va souvent jusqu’à la fureur.
Celui-ci ne songeait que ducats et pistoles.
Quand ces biens sont oisifs, je tiens qu’ils sont frivoles.
Pour sûreté de son trésor,
À Madame de la Sablière
Je vous gardais un temple dans mes vers :
Il n’eût fini qu’avecque l’Univers.
Déjà ma main en fondait la durée
Sur ce bel Art qu’ont les Dieux inventé,
Et sur le nom de la Divinité
Que dans ce temple on aurait adorée.
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