Le Paon se plaignant à Junon
Le Paon se plaignait à Junon :
Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure ;
Le Paon se plaignait à Junon :
Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure ;
Le Roi des animaux se mit un jour en tête
De giboyer. Il célébrait sa fête.
Le gibier du Lion ce ne sont pas moineaux ;
Mais beaux et bons Sangliers, Daims et Cerfs bons et beaux.
Si ce qu’on dit d’Ésope est vrai,
C’était l’Oracle de la Grèce :
Lui seul avait plus de sagesse
Que tout l’Aréopage. En voici pour essai
Une Histoire des plus gentilles,
Et qui pourra plaire au Lecteur.
Sur la branche d’un arbre était en sentinelle
Un vieux Coq adroit et matois.
Frère, dit un Renard adoucissant sa voix,
Nous ne sommes plus en querelle :
Paix générale à cette fois.
Je viens te l’annoncer ; descends que je t’embrasse.
Ne me retarde point de grâce :
Un Chat nommé Rodilardus,
Faisait de Rats telle déconfiture,
Que l’on n’en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.